Skip links

Sortie cinéma : Totto-chan, la petite fille à la fenêtre

par

Icone télévisuelle au Japon, Tetsuko Kuroyanagi est célèbre à l’international comme ambassadrice UNICEF… et pour son autobiographie, traduite en 20 langues et vendue à plus de 25 millions d’exemplaires. Son adaptation animée débarque dans nos salles ce 8 janvier pour bien commencer l’année !

Une école pas comme les autres
Tokyo, 1940. Tetsuko, que tout le monde surnomme Totto-chan, est renvoyée de son école. En effet, la petite fille de sept ans déborde tellement d’énergie qu’elle engendre un chahut que les enseignants ne peuvent gérer. Désespérés, ses parents l’inscrivent dans un établissement qui sort de l’ordinaire. L’école Tomoe Gakuen privilégie l’épanouissement personnel des élèves, grâce à des principes éducatifs alternatifs qui évoquent la méthode Montessori.

Dans ce cadre, Totto-chan peut laisser libre cours à son énergie sans risquer de se faire gronder. Mais surtout, la petite fille se fait enfin des camarades et des amis ! À commencer par Yasuaki, un enfant timide victime de poliomyélite. Mais le bonheur de ces enfants est un peu plus menacé chaque jour. La seconde guerre mondiale pèse de plus en plus sur le quotidien des Japonais, qui subissent des restrictions toujours plus sévères. Et même le havre de paix qu’est l’école Tomoe Gakuen ne sera pas épargné…

Un film unique… et universel
Tetsuko Kuronyanagi l’avait annoncé publiquement : elle refuserait toute proposition d’adaptation de son roman autobiographique. Pourtant, quand des milliers d’enfants sont victimes de la guerre en Syrie en 2016, le réalisateur Shinnosuke Yakuwa décide de le transposer en animation. Sa démarche sincère touche l’autrice, qui donne son feu vert et accompagne la production du film en fournissant de nombreuses indications – elle officie également comme narratrice au début et à la fin.

Totto-chan – La petite fille à la fenêtre parvient ainsi à entremêler l’histoire personnelle d’une petite fille exubérante, et l’Histoire du Japon en pleine tourmente dans la guerre, jusqu’à les faire se rencontrer dans une séquence finale bouleversante qui restera longtemps dans ta mémoire. Le long métrage s’offre également quelques séquences tout aussi marquantes, qui tranchent radicalement grâce à leur esthétique rappelant l’animation alternative. Mention spéciale à la séance de la piscine qui rappelle les illustrations du roman, ainsi qu’au cauchemar de Totto-chan : le réalisateur nous a confié avoir déniché à la dernière minute une animatrice spécialisée dans le papier découpé pour concrétiser ce passage !

Retraçant un passage sombre de l’histoire du Japon, profondément humain via sa galerie de personnages excentriques, artistiquement audacieux, Totto-chan – La petite fille à la fenêtre est un grand film d’animation, et même un grand film tout court. Il faut à tout prix le savourer sur grand écran, et si possible en compagnie de personnes n’appréciant pas l’animation japonaise : il saura les convaincre de leur erreur.

Le savais-tu ?
Tu peux compléter le visionnage de ce chef d’œuvre cinématographique en te plongeant dans le livre Totto-chan – La petite fille à la fenêtre paru aux Presses de la Renaissance.