Culture japonaise : l’uniforme scolaire et son importance au Japon
Il est omniprésent dans les mangas, mais en quoi consiste exactement l’uniforme scolaire ? Qu’incarne-t-il dans la société japonaise ? Otaku Manga t’emmène découvrir la réalité au-delà des pages de bande dessinée. Ne perds pas le fil !
L’adieu au primaire
Six ans. C’est la durée pendant laquelle un citoyen japonais portera son uniforme scolaire. Malgré la brièveté de cette période, cette tenue revêt une importance cruciale dans sa vie ! C’est donc avec un soin particulier que, vers 12 ou 13 ans, les élèves s’apprêtant à rentrer au collège choisissent leur seifuku !
Auparavant, les enfants japonais ne connaissent aucune contrainte vestimentaire… à une exception près, un chapeau jaune. Le Japon étant un pays particulièrement sûr, de nombreux élèves de primaire se rendent tout seuls jusqu’à leur école, à pied et/ou en transports en commun. Afin d’assurer leur visibilité et leur sécurité, ils doivent porter ce chapeau jaune sur leur trajet.
Durant les premières années, les bambins portent également une housse jaune autour de leur randoseru, cartable de cuir solide qui les accompagne tout au long du cycle primaire.
Une mode venue de l’ouest
L’entrée dans le cycle secondaire s’incarne donc avec l’uniforme imposé par l’établissement. Depuis la fin du XIXe siècle, les garçons doivent porter le gakuran, qui rappelle les uniformes des écoles occidentales formant des officiers militaires : veste à col haut et à boutons dorés, et pantalon droit. C’est dans les années 1920 que l’uniforme féminin a pris sa forme actuelle, inspiré des vêtements pour enfants occidentaux reprenant l’uniforme des marins. Plus facile à repriser, le sailor fuku se compose d’une jupe plissée et d’une blouse à col marin fermée par un ruban.
Le port de cet uniforme n’est obligatoire qu’au sein de l’établissement mais, afin de gagner du temps, les élèves viennent directement dans cette tenue. Ils doivent en revanche changer de chaussures et enfiler des sortes de pantoufles d’intérieur, les uwabaki.
Par conséquent, puisqu’elles porteront leur sailor fuku en civil, les jeunes filles choisissent souvent leur collège en fonction de leur uniforme, à l’aide de catalogues détaillés.
Plusieurs modèles pour le même objectif
La garde-robe ne se compose pas d’un, mais de deux uniformes : un modèle d’été et un pour l’hiver, avec des manches longues, et l’ajout d’un cardigan ou d’un blazer pour lutter contre le froid. L’aspect financier entre aussi en compte dans le choix du collège et de sa tenue, qui coûte en moyenne 50 000 yens, soit 400 €. Le géant du prêt à porter Uniqlo a fait grand bruit en proposant une version passe-partout à petit prix (10 000 à 12 000 yens, soit 80 à 100 €) pour les foyers les moins fortunés. Et, trois ans plus tard, pour marquer le passage au lycée, beaucoup d’établissements imposent un uniforme différent !
Au bout de ces six années, les élèves rangent définitivement leur uniforme au placard, et peuvent s’habiller comme bon leur semble durant leurs études supérieures. Ce sera leur unique occasion d’avoir un libre arbitre vestimentaire ! En entrant dans la vie professionnelle, ils se retrouveront à porter une tenue standardisée : costume ou tailleur pour les employé(e)s de bureau, tablier pour les employé(e)s de restauration ou dans la vente, uniforme et képi pour les personnes travaillant dans les transports… C’est là aussi l’objectif moins connu du seifuku : préparer les adolescents au cadre de la vie active !