Sortie manga : avec Kagurabachi, ça sabre à tout va
Difficile de faire plus attendu ! Kagurabachi est rapidement devenu un phénomène en 2023 lors de son lancement au Japon dans le fameux magazine Shônen Jump. Le premier tome arrive enfin chez nous et devrait sans souci s’imposer parmi les meilleurs titres du genre de ces dernières années.
Le Japon a retrouvé la paix après une période de guerre. Certains disent que ce sont les sabres qui ont mis fin à ce conflit. Notamment les six sabres ensorcelés fabriqués par Kunishige Rokuhira, le forgeron le plus célèbre du pays. Après la guerre, il a récupéré les six katanas et les a cachés dans son atelier. Son fils Chihiro, né après la guerre, compte bien lui aussi devenir un grand forgeron. Mais un jour, un
groupe de yakuzas tue son père et vole les sabres sacrés. Chihiro se retrouve guidé par la vengeance. Il a en sa possession le septième sabre ensorcelé et réussit à le maîtriser en quelques semaines. Il part alors à Tôkyô afin de chercher les responsables et trouver les sabres volés.
Une œuvre parfaitement aiguisée
Si l’histoire commence assez classiquement, elle propose un rythme de lecture de haute voltige et réussit à imposer une identification aux personnages des plus efficaces. Chihiro, rongé par la haine dans les premières pages, s’impose comme un héros complexe et finalement très humain, avec ses doutes et ses faiblesses. Mais cela ne l’empêche pas d’avoir une puissance phénoménale quand il a en sa possession son arme et sa volonté d’atteindre ses objectifs. C’est ici qu’il s’inscrit dans la liste des héros de shônen que les jeunes lecteurs adorent.
Il est secondé par Shiba, le sidekick décontracté et beau gosse qui en a clairement sous le pied, ainsi que d’autres personnages qui s’avèrent peu à peu très bien écrits, sans compter, bien sûr, des méchants très puissants et frôlant la folie monstrueuse. Le tout est proposé dans un monde qui semble proche du Japon de la moitié du XXe siècle, mais avec une grosse différence : les sorciers existent. En revanche, ils ne sont pas nombreux (ou du moins c’est ce qu’on croit au début de la série) et leurs pouvoirs sont tous différents, ce qui permet à l’auteur de jouer avec durant les combats.
Noir sur noir
D’ailleurs, ces combats sont particulièrement impressionnants. Il ne s’agit pas seulement de proposer des affrontements au sabre, mais aussi d’y ajouter des pouvoirs maléfiques, avec parfois une impression d’horreur tant le noir est utilisé dans ces planches dynamiques. Attention, d’ailleurs, comme pour les derniers shônen à succès du Jump (Jujutsu Kaisen ou Chainsaw Man), certaines scènes peuvent paraître violentes (on découpe beaucoup !) et donc, Kagurabachi n’est pas à mettre entre toutes les mains. Il ne manque plus qu’un élément essentiel à toute bonne série qui laissera sa trace pendant plusieurs années : l’humour. Dès les premières pages, les gags s’enchaînent sans crier gare et, surtout, avec une efficacité folle. Le père de Chihiro est d’une débilité parfaite et il est clair que certains méchants vont nous faire rire rien que par leur tête !
Ils sont très peu à avoir réussi à prendre la première place à One Piece au Japon. Kagurabachi en fait partie et, depuis un peu plus d’un an, la série a rassemblé une grande communauté à travers le monde, notamment grâce à sa publication sur Manga Plus. Les mèmes sont déjà
connus un peu partout et il ne manquait plus que la version papier pour couronner ce nouveau prince du shônen en France.
- Scénario et dessin : Takeru Hokazono
- Éditeur : kana
- Genre : action, aventure
- Sortie : 14 février 2025
- Public : 14 ans +
- Prix : 7.00 €