Culture japonaise : à la découverte du karaoke !
En France, le karaoke évoque souvent une soirée au camping, où chacun doit chanter à tour de rôle devant des inconnus. Au Japon, c’est complètement différent ! Pour mieux t’expliquer cette activité, Otaku Manga a accompagné des chanteuses en herbe !
La star de l’orchestre… vide
Dimanche 26 février 2023. Manon, adolescente franco-japonaise, et ses deux copines Saki et Sora, profitent de ce jour sans cours pour aller s’amuser. Les trois collégiennes ont décidé d’exercer leur loisir préféré : chanter ! Après déjeuner, elles se rendent donc dans leur karaoke préféré, dont le design intérieur rappelle une bibliothèque réconfortante. On compte en effet aujourd’hui plus de huit mille établissements dédiés au karaoke – une activité qui a particulièrement souffert de la pandémie, puisqu’on en dénombrait 9 300 en 2019.
Qui aurait pu penser que ce loisir aurait pris une telle ampleur lors de sa création au début des années 1970, à Kobe ? Daisuke Inoue se produisait alors avec un petit groupe dans des bars et des restaurants, qui proposait aux consommateurs de les accompagner en chantant. En automatisant ce principe, Inoue invente alors le concept de l’orchestre (okesutora, en abrégé oke) vide (kara), soit le karaoké : il suffit de chanter les paroles apparaissant à l’écran en simultané de la bande-son.
Et tu chantes, chantes, chantes !
De ces origines, le karaoké au Japon a conservé l’aspect bar/restaurant. Par conséquent, quand on s’inscrit à l’accueil de l’établissement, il faut impérativement commander une boisson. Futées, nos trois adolescentes choisissent l’option « soft à volonté » : pour 500 yens, elles pourront profiter de boissons pendant tout leur séjour !
Une fois leur inscription validée, Manon, Saki et Sora partent rejoindre une petite salle privatisée. Car au Japon, on chante uniquement entre amis et pas en public ! Bien installées, les trois amies entament leur playlist. Pour cela, elles utilisent la tablette posée sur la table. Elles y effectuent une recherche soit en tapant le nom de l’artiste, soit le titre de la chanson. Une fois le morceau sélectionné, elles le valident, et il s’ajoute à leur playlist. Chacune peut ainsi chanter tour à tour son tube préféré avant de laisser la vedette à une autre : c’est une règle de politesse élémentaire au karaoke. En revanche, rien n’empêche de faire les chœurs ! On peut même interpréter des duos, puisque les micros sont toujours disponibles (au minimum) par deux.
On s’amuse, on chante, on rit
Si on a envie de se frotter à un morceau particulièrement compliqué, comme un rap aux paroles très rapides, ou une chanson avec des passages très aigus, on peut modifier la vitesse et la tonalité du morceau grâce à l’appareil situé sous l’écran. Mais le plus souvent, on s’en servira uniquement pour le volume sonore.
Manon, Saki et Sora, elles, ont choisi les morceaux les plus tendances du moment, comme Tada koe hitotsu de Rokudenashi ou Yoru ni kakeru de Yoasobi, un peu de vocaloïd avec des morceaux de Hatsune Miku et Gumi, et bien sûr des génériques de dessin animé comme l’incontournable Demon Slayer ! Pendant une heure trente, les trois collégiennes ne voient pas le temps passer… jusqu’à ce que l’interphone sonne dans la salle. C’est le guichet, qui indique que le temps prévu est quasiment écoulé. Une fois le dernier morceau interprété, il est temps de régler à l’accueil. Pour 90 minutes d’amusement, quelques chips et des consos à volonté, la facture totale est de 5 500 yens, soit… un peu moins de 40 euros : un prix mini pour un maxi plaisir !
Photos : Aude Boyer
Merci à Manon-chan, Saki-chan et Sora-chan