Interview : Posuka Demizu & Kaiu Shirai, les créateurs de The Promised Neverland !
Surprise ! L’invitée d’honneur du dernier Japan Tours, la dessinatrice Posuka Demizu, était accompagnée du scénariste de The Promised Neverland pour répondre à nos questions autour de ce manga culte… et de leur carrière !
M. Shirai, vous avez attendu presque deux ans avant de trouver Demizu-sensei pour illustrer votre scénario de Yakusoku no Neverland. Qu’est-ce qui vous a fait dire « Je veux travailler avec elle » ?
Kaiu Shirai (scénariste). Tout d’abord, elle dessine très bien. Et elle est capable de créer un univers. Il y a une vraie présence dans ses dessins. Elle représente des enfants très mignons, et sait créer des créatures monstrueuses à partir de rien. Enfin, elle est très douée pour dessiner la nourriture. Dans le cas de The Promised Neverland, ce sont les enfants, la nourriture… et ils sont très appétissants ! (rires)
Quand un dessinateur commence une série, ça peut l’engager pour plusieurs années. C’est donc un choix mûrement réfléchi. Qu’est-ce qui vous a motivée à accepter de dessiner The Promised Neverland ?
Posuka Demizu (dessinatrice). J’étais jeune, et aucun de mes titres n’avait encore remporté de succès. Quand on m’a fait lire le scénario, c’était tellement intéressant que je n’avais aucune raison de refuser !
Avec Miroirs, vous avez expérimenté des mises en couleurs partielles totalement inédites pour le Jump. Avez-vous pris cette décision car vous connaissiez le talent d’illustratrice de Mme Demizu ?
Kaiu Shirai (scénariste). C’est notre responsable éditorial, M. Sugita, qui nous a fait cette suggestion de couleurs partielles pour deux raisons : c’était possible techniquement, et nous n’avions pas d’obligation de nous limiter au noir et blanc sur notre cahier des charges. Pour la décision concrète des parties en couleur, c’est moi-même qui ai décidé des passages en créant le storyboard, car je savais que Demizu-sensei était capable d’apporter de belles couleurs en fonction de ma sensibilité.
Posuka Demizu (dessinatrice). J’étais très contente de la confiance que M. Shirai avait en moi, mais en même temps c’était une tâche difficile : on ne met jamais des couleurs partiellement dans les séries du Jump. Et donc, j’avais un peu peur que les couleurs cassent une certaine harmonie. J’utilise d’habitude des couleurs assez sombres, mais pour Miroirs, comme je partais sur une feuille blanche, j’ai choisi des couleurs claires. Je n’étais pas sûre de moi mais M. Shirai a su me rassurer et confirmer mes choix.
Mme Demizu, vous avez participé aux concept-arts de Dragons of Wonderhatch. Il a fallu prendre en compte le physique des comédiens jouant dans les segments live-action. Était-ce un gros challenge pour vous ?
Posuka Demizu (dessinatrice). Je ne sais pas si je peux raconter ça, mais en fait, ce sont les acteurs qui se sont adaptés à mes dessins ! J’ai dessiné avant de rencontrer le casting. La vraie difficulté, c’était donc de créer des personnages que les acteurs pouvaient incarner !
Mme Demizu, vous travaillez aujourd’hui sur Beyblade X. Quelle est votre marge de liberté ? Est-ce un plaisir de travailler à nouveau pour un lectorat enfantin ?
Posuka Demizu (dessinatrice). Pour les dessins, j’ai beaucoup de liberté ! En revanche, pour le scénario, il y a pas mal de contraintes. Les personnages sont des créations pour le manga, mais les Beyblade correspondent aux jouets dans la réalité. Et à la fin d’un duel, il y a
un gagnant mais aussi un perdant. Et il ne faut pas croire que la Beyblade perdante est forcément « faible ». Pour les enfants qui en possèdent, leur modèle est le plus fort, à leurs yeux. Il faut donc veiller à ne jamais les décevoir, et c’est une difficulté énorme pour le scénariste.
The Promised Neverland
Ils ont beau grandir dans un orphelinat, les enfants surdoués de Gracefield House vivent heureux sous la protection de leur nourrice qu’ils surnomment Maman. Jusqu’au jour où Emma, Ray et Norman découvrent l’atroce vérité : l’orphelinat est en fait une ferme où ils sont élevés pour servir de nourriture à des créatures monstrueuses. Le trio décide alors de diriger une grande évasion pour sauver tous leurs camarades…
Le suspense constant relevé d’une pointe d’horreur de The Promised Neverland a permis au manga de s’imposer comme une nouvelle référence du magazine Shônen Jump, avec depuis cette année une nouvelle édition luxueuse, la Gracefield Edition !

- Éditeur : Crunchyroll
- Scénario : Kaiu Shirai
- Dessin : Posuka Demizu
- Gendre : fuite des cerveaux
- Nombre de tomes au Japon : 22 (fini)
- Pagination : 200 (standard) – 406 (Gracefield)
- Public : 14 ans +
- Sortie : 20 novembre 2024
- Prix : 7.05 € (standard) – 19.99 € (Gracefield)
Propos recueillis par Matthieu Pinon